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Ravary, et n’accepterait pas la responsabilité de ses affirmations ?

M. le général de Boisdeffre. — Je me borne à dire que je n’ai aucune responsabilité dans le rapport du commandant

Me Labori. - M. le général de Boisdeffre a-t-il su quel que chose des agissements imputés à M. le colonel Picquart ?

M le Président à M. le général de Boisdeffre. — Vous avez entendu la question : savez-vous quelque chose des agissements imputés à M . le colonel Picquart ?

M. le général de Boisdeffre. — Oui, monsieur le President.

Me Labori. — M. le général de Boisdeffre peut-il nous dire quelles sont ces accusations ?

M. le général de Boisdeffre. — Il y a deux sortes d'accusations ; il y a des accusations qui sont encore d’une forme non déterminée ; il y en a d’autres qui ont trait à son service professionnel et qui ont été absolument probantes et vues. La meilleure preuve en est qu’on a parlé hier de lettres, et publié ce matin dans les journaux des lettres qui étaient la propriété de celui qui les avait écrites et qui étaient écrites pour le service.

Me Labori. — Si je comprends bien, M. le général de Boisdeffre fait allusion à la publication des lettres de M. le général Gonse, et c'est là le point qu'il vise, quand il parle des agissements qui ont pu être répréhensibles. c'est bien cela ?

M. le général de Boisdeffre. — Oui

Me Labori. — Y a-t-il d'autres points qui sont répréhensibles ?

M. le général de Boisdeffre. — Il y a eu d’autres points qui sont répréhensibles et qui ont été signalés au Conseil d'enquête. Les séances du Conseil d’enquête et ses travaux étant absolument secrets par règlement et par nature, je ne peux pas m'expliquer sur ces points.

Me Labori. — Je vais voir s’il ne m’appartient pas sur ce second point, comme sur le premier de poser des conclusions.

M. le Président. — Voyons, le conseil d'enquête juge à huis clos.

Me Labori. — Si nous étions dans une affaire ordinaire, j'écouterais vos observations.

M. le Président. — C'est pour vous empêcher d'aller au devant d'un résultat certain.

Me Labori. - Il n'y a pas avec la Cour de résultat certain.

Est-ce qu’il est à la connaissance de M. le général de Boisdeffre que Monsieur le colonel Picquart a été envoyé en mission en novembre 1896 ?

M. le général de Boisdeffre. — Oui, monsieur le Président.

Me Labori. — M. le général de Boisdeffre pourrait-il nous dire quelle a été la cause de cet envoi en mission ?