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CHAPITRE II

LE PREMIER CARTULAIRE DE PONTIGNY

Après avoir rappelé l’histoire de Pontigny pendant le premier siècle et demi de son existence et essayé de dresser la carte de son patrimoine foncier, il convient de procéder à l’étude de la source qui constitue la matière du volume, le premier cartulaire de Pontigny, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale, manuscrit latin 9887.


I. Description externe.

Le premier recueil d’actes qu’ait fait rédiger l’abbaye de Pontigny, est un in-folio de 21 sur 29 cm. Il est écrit sur un parchemin de qualité médiocre jusqu’au fol. 20. Dans cette première partie, qui, comme nous le verrons, correspond à la rédaction d’un premier groupe de textes, les moines ont employé un support rugueux, grossier et qui présente des trous qui existaient avant que fût fait l’ouvrage, puisque le scribe a pris soin de les éviter en transcrivant les actes[1]. Au contraire, après le fol. 20 il est plus lisse et d’une qualité bien supérieure.


La foliotation.

Ce volume comporte 60 folios, si l’on se réfère à la foliotation moderne qui figure en haut, à droite de chaque folio en chiffres arabes. Mais il en existe une autre, plaçée au milieu de la page jusqu’au fol. 10, puis à droite, près de la numérotation moderne. Elle se présente en chiffres romains et va jusqu’au fol. LXIII[2],comme nous le dit une courte phrase qui figure en tête du premier folio du cartulaire, écrite d’une main du tout début du xive siècle ou de la fin du xiiie siècle « Incipit prima pars antiqui cartularii, continens folia LXIII ». On peut penser, en examinant l’écriture[3], mais aussi, comme nous allons le voir, en s’efforçant de reconstituer l’ordre primitif du cartulaire, que cette deuxième foliotation date de la fin du xiiie siècle. Elle est donc très peu postérieure à la rédaction de la seconde partie de notre ouvrage et a dû être entreprise au moment où l’on a rajouté certaines additions et notes marginales. La discordance qui existe entre les deux foliotations ainsi que le fait que certains actes sont coupés en deux et que l’on en retrouve la

  1. Ex. : au n° 66 on peut voir Flor-entino écrit de part et d’autre d’un trou.
  2. Les folios marqués en chiffres romains sont ceux de l’ancienne numérotation.
  3. On peut affirmer que l’ancienne foliation n’a pas été faite par le second rédacteur du cartulaire qui est senestrogire, alors que le folioteur est dextrogire (ex. n° 327.)