Page:Le premier cartulaire de l'Abbaye cistercienne de Pontigny.pdf/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
cartulaire de l’abbaye cistercienne de pontigny.

Une dizaine d’années après sa fondation, l’abbaye s’installa plus au Nord elle commence, en effet, à recevoir des biens en bordure de la forêt d’Othe, vers Chailley[1]. Mais elle continue à consolider son noyau central vers Sainte-Procaire[2], dans l’alleu de Revisy[3] ; mais, pendant cette période, c’est surtout vers l’Est qu’elle porte toute son attention vers 1133, elle s’efforce d’acquérir des biens près de Ligny, en particulier grâce à un échange qu’elle passa avec Saint-Martin de Chablis[4], et, un peu plus tard, avec le comte de Nevers[5].

Ainsi, en vingt ans, Pontigny a su acquérir des biens tout autour de la première terre qui permit son installation, tout en faisant quelques percées vers le Nord, ce qui l’amena à fonder là une exploitation agricole. Par contre, elle resta assez démunie vers le Sud, mises à part ses possessions de Chablis.


Une deuxième étape dans l’extension du temporel se situe vers 1138. A partir de cette date, en effet, Pontigny organise un centre d’exploitation autour de Crécy et de Duchy, franchissant ainsi une nouvelle barrière fluviale, le Créanton et l’Armançon[6]. En remontant ce cours d’eau, elle s’installe aussi plus à l’Est, vers Germigny et Soumaintrain[7].

Parallèlement, l’abbaye de Pontigny s’efforce d’acquérir toute une série de droits d’usage et de pâturage ainsi que des possessions immobilières, en terre et en bois, dans la forêt d’Othe, ce qui lui permit d’y fonder deux granges, l’une à Bœurs et l’autre à Chailley, et de s’y installer solidement[8], cette nouvelle poussée se situant surtout vers les années 1138-1148.

Dans le même temps, elle prit pied bien plus au Sud, vers Villiers[9] et Aigremont[10] où elle reçut des terres, des bois et des pâturages, grâce auxquels elle put encore créer une nouvelle grange.

Toute cette activité déployée dans des régions assez excentriques par rapport à l’abbaye ne l’empêcha nullement de renforcer sa position autour de Pontigny même, et l’on décèle un renouveau d’intérêt vers Sainte-Procaire où elle acquit de nouveaux biens par des dons et des échanges entre 1146 et 1156[11].

Une nouvelle phase s’ouvre vers 1156-1160. Désormais le noyau central semble bien organisé autour de Pontigny et des granges de Sainte-Procaire et Beugnon, et les donations se ralentissent considérablement dans ces régions.

Vers Chailley et Bœurs, à une période d’extension succède une ère de réorganisation des possessions Pontigny, en effet, se fait confirmer de nombreux dons qui lui avaient été consentis auparavant[12]. De plus, par une

  1. N° 75.
  2. N° 110.
  3. N° 101.
  4. N° 102.
  5. nos 87, 91.
  6. nos 125, 128, 130, 136, 137, 142, 143.
  7. N° 126.
  8. 17,20, 21, 23, 24, 26, 34, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 65, 66, 67, 70, 74, 115.
  9. nos 42, 43, 45, 49, 52.
  10. N° 53.
  11. nos 85, 88.
  12. Ex. : nos 25, 27, 28, 33.