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il paraît engourdi et abattu ; sa tête est lourde, pesante et penchée ; ses oreilles sont froides et pendantes. Il lui découle une chassie purulente, une bave gluante et épaisse des naseaux et de la bouche ; il sort de son poumon une haleine très-puante ; difficulté de respirer, accompagnée quelquefois de battemens de flancs et de toux très-violente : il lui vient, plusieurs fois le jour, des frissons irréguliers et si violens, qu’à peine peut-on le réchauffer. Les vaches tarissent peu à peu ; dans les excrémens des bœufs on voit, les premiers jours de la maladie, des filets de sang. Les uns ont le flux de ventre considérable, d’autres ne fientent qu’avec des tranchées. On remarque un mouvement convulsif de l’épine, depuis la tête jusqu’à l’extrémité du dos ; ils ne se soutiennent plus sur leurs jambes ; en appuyant la main sur leurs reins, on sent la peau presque séparée de la chair, et on s’aperçoit d’un froissement semblable à celui d’un parchemin sec. Il leur sort des boutons à la langue, au fondement, et même de tout le corps.

Le premier soin que l’on doit avoir est de séparer la bête malade des bêtes saines pour éviter la contagion, et de la mettre dans une étable bien éloignée, où elle soit à l’abri du froid et de la pluie, et où elle soit tenue chaudement.

Saignez promptement l’animal malade à la veine du cou, mais jamais dans l’instant des frissons.

Tirez aux bœufs deux livres de sang ; aux vaches, une livre et demie ; aux jeunes taureaux et aux génisses, une livre. On réitère la saignée deux ou trois fois, à douze heures de distance,