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grosse veine qui paraît dans cet endroit, et qu’on perce lorsqu’elle est gonflée.

Si le chignon ne perce d’aucun côté, on saigne l’animal aux deux oreilles ; et après la saignée on fait cuire dans un pot, à poids égal, moëlle de bœuf, poix-résine, suif de bouc et vielle huile d’olive, et on en frotte l’enflure après l’avoir lavée avec de l’eau ; après quoi on la laisse sécher.

LA TAUPE, ou ENFLE.

On donne ce nom à un mal qui vient ordinairement aux bêtes à cornes, sur le cou, depuis les cornes jusqu’auprès des épaules. Ce mal est occasionné souvent par quelques meurtrissures, ou par un sang trop épais, qui, y séjournant, forme un dépôt.

Remède. — Il est essentiel d’attendre que la taupe, ou enfle, soit bien formée, pour opérer. Alors on ouvre la peau en quatre, on lève les quatre parties, pour en bien connaître la grosseur ; après quoi on la coupe en entier avec un rasoir, si toutefois le sang ne cache pas le travail ; il faut surtout prendre garde aux nerfs et aux gros vaisseaux sanguins, dont il est quelquefois difficile d’arrêter l’écoulement. S’il arrive que le sang gagne, on cesse l’opération, et on met dans la plaie des orties pillées avec du sel pour arrêter le sang, et mettre à même de couper, le lendemain, le restant jusqu’à la bonne chaire ; après quoi, on répète la pareille dose d’orties et de sel. Si c’est en hiver au lieu d’orties, on se sert d’amadou, qu’on met seulement sur les vaisseaux qu’on