détourner vos beaux yeux de l’azur du ciel, et chercher ce qui s’agite au fond de notre vallée ? Regrettez-vous la vie extérieure, pour que le souvenir de l’humanité et le bruit de ses travaux dans les ténèbres trouble votre solitude, votre lente et sérieuse initiation à la destinée inconnue ?
En me demandant de vous transmettre, chemin faisant, le récit de mes voyages, de mes luttes, vous m’avez trop demandé. Je ne suis qu’un enfant, qu’un soldat lettré ; je sais donner au besoin un vigoureux coup de sabre, et mener vaillamment mes hommes à l’ennemi ; mais j’ai peu vu, peu vécu ; je laisse parler mes voisins. Pour m’attirer votre confiance, ce n’était pas assez de quelques chansons, de quelques pâles intuitions de poésie à travers les brumes de l’Océan. Néanmoins, je remplirai la tâche que vous m’avez imposée ; mais, du moment que je