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Il y avait controverse entre R. Dosa et nos maîtres ; l’on disait ; C’est à propos du Messie fils de Joseph qui doit être tué ; et un autre disait : C’est à propos du mauvais penchant qui doit être tué. Pour celui qui dit : C’est à propos du Messie fils de Joseph qui doit être tué, cela concorde bien avec ce qui est écrit : et ils regarderont vers moi qu’ils ont percé, et ils pleureront sur lui comme on pleure sur le bien-aimé.

Le Messie fils de Joseph est donc un Messie qui doit mourir : c’est son rôle, et c’est par cela même qu’il s’oppose au Messie, fils de David dans un autre texte du même traité du Talmud de Babylone[1] :

Nos maîtres ont transmis : Le Messie fils de David qui doit être révélé bien vite de notre temps, Dieu lui dira : Demande-moi quelque chose et je te le donnerai, car il est dit : j’annoncerai le statut, etc., je t’engendre aujourd’hui ; demande-moi, et je te donnerai les nations pour ton héritage ('Ps. ii, 7 s.). Lors donc qu’il vit que le Messie fils de Joseph était tué, il dit en sa présence : Maître du monde, je ne te demande que la vie ! Il lui dit : La vie ! avant que tu aies parlé, déjà ton père David avait prophétisé de toi, car il est dit : il t’a demandé la vie, tu la lui as donnée (Ps. xxi, 5).

Un autre texte, du temps des amoras, nous en apprend encore moins ; nous voyons seulement le Messie fils de Joseph après le Messie fils de David, mais avant Élie et le prêtre de justice, représentés par les quatre forgerons de Zacharie[2].

Tels sont les témoignages du Talmud de Babylone ; celui de Jérusalem ne nomme pas le Messie fils de Joseph, et le premier passage cité plus haut à propos de Zacharie se réfère vaguement au deuil pour le Messie[3]. Cependant ce n’est point là une tradition propre à Babylone ; on retrouve le Messie fils d’Éphraïm dans le Targum du pseudo-Jonathan. Il n’y est pas question de sa mort, mais du concours que son bras donnera à Israël pour vaincre Gog et ses bandes à la fin des temps[4].

    A supposer que la tradition ait été transmise par des amoras, elle remonte du moins pour Je font ! au temps qui a suivi Hadrien.

  1. t.5owcc«, 52* : nb isix ’C’ïz’z mncA mbanb "’rw ’TI p ithra *I"n “pmb’ □’Pn I :X ”in pin bx ITISDN TZJCU ? ”tb ’jnx’I ’IAÏ bxw n"3pn ït ;5b TZTX a*in :ü ’jD’r » p mw nXIII ? p’Ai “nbns D’H ; iran bxc* xz :nn mss xbr 17 ib ’IO’IX xbx ~Ü’2 cpAS ’’iix -*111 ib nnn : but ? aiin 3’AN TH “’by
  2. b. Soucca, 52b : -1 T2N D’tL’lH Jiys’lN 0’dH iWIN psi iriibXII rpTi p “I’dî’21 "fil p rpca XIIpri pyoc *Tx N-T’A IA XIII pTÏ. Simon le Pieux vivait au commencement du in® siècle ; cf, plus haut, p. 202.
  3. (t 11 y a deux manières différentes d’expliquer ce verset : d*après un avis, le prophète déplore la mort future du Messie ; d’après l’autre, il s’agit de la ruine du mauvais peuchant » (Talmud de Jéi\j trad. Schwab, VI, p. 43, traité Soizcc/z). Le texte parle de deux F ainoras pMl. “ La mort future », lîtt. « le deuil » : nit’X3 bw 1“l2C+“.
  4. SurJEaWe, XL, H : bj<7t’1 FI’Z pTFI” ’1“1 b“7 p’£2“ n’TSN “IA XHlfiJOl .N^’I ^ICA ninyiobi nsb XIIïznb