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Saint-Esprit. De plus « il respirera la crainte de Iahvé »[1]. A ce propos R. Alexandre[2] fait un étrange jeu de mots qui lui permet de déduire : « Cela nous enseigne que (Dieu) le chargera de préceptes et d’épreuves comme de meules »[3]. Assurément le texte d’Isaïe ne suggère rien de semblable. L’idée y est introduite de force par un calembour ; elle était donc courante. La fidélité du Messie devait être mise à l’épreuve à force de préceptes et de tâches pénibles. Mais ce ne sont pas là des souffrances expiatoires.

Un autre endroit est plus caractéristique. Nous le donnons dans son entier, car il n’est pas sans intérêt, même pour la partie qui semble étrangère à notre thème[4] et qui pourra compléter ce qui a été déjà dit des noms du Messie.

R. Iokhanan dit : Quel est le nom du Messie ? Ceux de l’école de R. Chêla disent : Son nom est Chilo, car il est dit (Gen. xlix, 10) : jusqu’à ce que vienne Chilo. Ceux de l’école de R. Iannaï disent : Son nom est Ienoun, car il est dit (Ps. lxxii, 17) : que son nom demeure à jamais, que son nom se propage (ienoun) tant que durera le soleil. Ceux de l’école de R. Khanina disent : Son nom est Khanina, car il est dit (Jér. xvi, 13) : car je ne vous ferai pas grâce (khanina). Et il y en a qui disent que son nom est Menakhem, fils d’Ézéchias, car il est dit (Lam. i, 16) : car il est éloigné de moi, le consolateur (menakhem), celui qui me rend la vie. Et nos maîtres ont dit : Le blanc. [Ceux] de l’école de Rabbi [disent : Le malade] est son nom, car il est dit

  1. Is. xi, 2-3.
  2. x
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  4. x