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commencement ou à la fin du jubilé, période qui dure cinquante ans, comme chacun le sait d’après la Bible.

A côté de ces calculs très artificiels, nous rencontrons une baraïtha d’une singulière envergure qui divise toute l’histoire du monde en trois périodes : deux mille ans de chaos, c’est-à-dire de dérèglement moral, deux mille ans de Loi, deux mille ans de temps messianiques. Le total était évidemment fourni par les six jours de la création, transformés suivant le principe connu en « jours de Dieu » de mille ans. Il était donc invariable. D’après les computs ordinaires, Abraham avait inauguré la Thora à cinquante ans ; depuis ce moment jusqu’en 70 après Jésus-Christ, date de la ruine du Temple, il y avait deux mille ans moins cent soixante-douze ans. Le Messie eut donc dû paraître en l’an 242. Le rédacteur de la tradition, vers 974, ajouta alors que, les péchés d’Israël retardant la rédemption,la seconde période se prolongerait au détriment de la troisième. On aboutit par conséquent à cette rédaction :

Tradition de la maison d’Éliahou : le monde doit durer six mille ans ; deux mille ans de Chaos, deux mille ans de Loi, deux mille ans les jours du Messie ; et à cause de nos péchés qui se sont multipliés, il en est sorti ce qui est sorti[1].

A prendre ce texte à la rigueur, l’empire de la Loi devait donc cesser à la venue du Messie. Il va sans dire que les Rabbins ne l’entendaient pas ainsi, mais plutôt que les victoires du Messie donneraient plus d’éclat à la loi. Cette tradition n’en est pas moins remarquable, et la grande période de six mille ans a dû la rendre populaire.

D’autres devaient être tentés d’ajouter aux six jours le jour du sabbat, de façon à obtenir sept mille ans avant la grande rénovation du monde. Après l’opinion d’Éliahou que le monde devait durer quatre-vingt-cinq jubilés, soit quatre mille deux cent cinquante ans, le Talmud de Babylone ajoute l’étrange tradition suivante, attribuée à des amoras, mais qui peut remonter plus haut[2] :

  1. b. sanh. ’ijj » inin O’’B5M NOTJ ’in mu ? nu’U’ inibx ’a~ iNïiir aa onc INX’ ’niw n :’>n*i5i“I*I nW CE-bw min EPBSN. B. .MARTIN, l’ugio, fol, 315, avait déjà soupçonné la glose ; cf. b. ’Àbndà zara, 9*, où il est dit qu’on a enlevé 714 ans, ri5u ? ÎTlWJf 733 N iïlNC CîlC * !NX1 d’après le texte de Raymond Martini. Le texte imprimé est semblable à celui de Sanli.
  2. b. sa »h. <w : -mx OT » iFiswra qoT> 2*I5 *13 prr tri nbû’ Ss mSnnb *6 -h ■pjn iS TON unp pwbi ’incs HIITIS nns □Wnï DinNOi ’T “inxb .-3 3*1115*1 ninXXII DIS ^3*1 ’rrptsjj DIB j*ij nicnb’o nicnbc pic D’in* » □bw bü TiN’nzb nzu.^nxi OIBSK nyzu ? NSX inbiy nx t »irra n"3pn px*I rr^nn riiü*) ittturiï rusi