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sang. Au moment de sa mort, il leur dit : Placez mon sarcophage très profond, car il n’y aura pas de palmier en Babylonie où un cheval perse ne soit attaché, ni une auge dans le pays d’Israël où un cheval mède ne mange de la paille[1].

On peut négliger le miracle des eaux changées en sang, qui a cependant l’utilité de nous renseigner sur le lieu de cette scène ; on était près de la grotte de Banias, d’où sort une des sources du Jourdain. Il y avait sans doute là une forteresse romaine[2], et José voulait dire que Rome ne céderait qu’aux assauts répétés des Parthes. Vaincue, elle se relèverait trois fois, pour succomber enfin, du moins en Palestine.

En dehors de cette conjecture politique, on citera avec M. Klausner des présages tirés des songes : on pouvait attendre la venue du Messie quand on avait rêvé d’un âne, à cause de la prophétie de Zacharie (ix, 9) ou d’une vigne, à cause de la bénédiction de Jacob (Gen. xlix, 11)[3]. Ces puérilités montrent qu’à l’époque des tannas ces passages étaient couramment entendus du Messie.

D’autres préféraient fonder leurs prévisions sur l’Écriture, mais se gardaient de trop de précision. José ben Khalaphta pensait qu’on pourrait calculer l’arrivée du Messie, si l’on savait combien de temps Israël avait servi les faux dieux, car la servitude devait durer le même temps, d’après Osée (ii, 15), Zacharie (vii, 13) et Jérémie (v, 19)[4]. Des deux controversistes, Josué ben Khanania et Éliézer b. Hyrkanos, le premier fixait le grand salut au printemps, à l’instar de la délivrance d’Égypte, le second à l’automne[5]. Quelques-uns cependant

  1. b.Sanh. 98’ : T2N N2 Tl" p lîlU’ïî NUD’p p 1DT Z1X* TTO^n VîXU ms “uu ptt’psa 12N px ib TTON mx icpin xuu jiT’nu imaib ppison pxi bis’l [ruTn nzz’I bisn n :^ rm -IÏU.I □nx pxïs ’6 nmuN xSi S"N mx p ’ir’iz.I TIEN* XS VII pu -y o’I’OE mrn 1 :2 WT “p nx on1 ? lux p E"yXII ib Trex mx pupuu SpT 4s pxu (98’’) WN ib iptuyn p’S invuD nan n~S SNIUI yixyu pal pix 5a pxi 12 nup : SU D*D pxw Ssnzu bpn .pn 12 llïlX 1~D DlD pXU Sï Il en élait sans dou(e alors comme aujourd’hui, où plus d’un sarcophage sert d’auge auprès des fontaines ou dans les écuries. Les mots entre parenthèses d’admettre que !e scribe s’est fatigué de la répétition, que de supposer qu’il a encore ajouté les mêmes mots.
  2. A Césarée de Philippe, maïs le gouverneur romain résidait à Césarée sur le bord de la mer (contre AL KLUISMEH, l.l,, p. 40).
  3. b. Jïerakolh, 56b> et 57.
  4. BACHER., Tann„> II, p. 187, d’après Eka r., prologue, n° 21.
  5. D’après Ps. LXIXI, 4. BACIULB, Tami. P, p. 138 s.