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les saints du ciel intercèdent ; on savait tout cela au temps où a écrit l’auteur du second livre des Macchabées[1].

L’Élu habite le séjour des saints[2] :

Et dans ce lieu, mes yeux virent l’Élu de justice et de fidélité ; et la justice règne dans ses jours, et les justes et les élus sont innombrables devant lui, pour les siècles des siècles. 7 Je vis son habitation sous les ailes du Seigneur des esprits ; tous les justes et les élus brillent devant lui comme l’éclat du feu…

On dirait ici que le voyant passe insensiblement du tableau du ciel présent au tableau du ciel futur. Il n’y aurait aucun inconvénient, car c’est le même. On se sert ordinairement du terme de préexistence pour marquer l’existence de l’Élu dans son premier stade. Ce terme est très impropre, et emprunté à l’exégèse du Nouveau Testament. Il est justifié pour Jésus qui a pris en s’incarnant une nouvelle existence ou du moins une nouvelle nature. L’existence de l’Élu est toujours la même. Ses deux phases sont seulement séparées par le jugement. Comme il figure parmi des saints qui ont vécu sur la terre, on pourrait supposer qu’il a vécu lui aussi. Mais dans ce monde il y a aussi des anges, et le plus naturel est de supposer qu’il est un sur-ange.

La deuxième parabole (xlv-lvii) attribue d’abord le jugement à l’Élu[3] :

3 En ce jour, mon Élu siégera sur un trône de gloire, et il choisira parmi leurs actions (des hommes), et leurs lieux de repos seront innombrables[4] ; et leur âme s’affermira au dedans deux, lorsqu’ils verront mes élus et ceux qui ont eu recours à mon nom glorieux. 4 En ce jour, je ferai habiter mon Élu au milieu d’eux, et je transformerai le ciel… 5 Et je transformerai l’aride et je la ferai bénédiction ; et j’y ferai habiter mes élus…

Le ciel est devenu encore plus beau, la terre est transformée, les élus occupent et le ciel et la terre ; il n’y a plus de place pour les méchants dans ces lieux de bonheur.

Le Fils de l’homme n’a pas encore paru. Quand on le nommera, il sera évident qu’il n’est autre que l’Élu.

Tout d’abord il se présente tout à fait comme dans Daniel ; c’est un être surnaturel qui est comparé à un homme, ce n’est point encore le Fils de l’homme, comme s’il s’agissait d’un terme technique déjà connu.

1 Là je vis quelqu’un qui avait une « tête de jours », et sa tête était comme de la laine blanche ; et avec lui un autre dont la figure avait l’apparence d’un homme, et

  1. II Mac. xv, 14.
  2. xxxix, 6 s. (Trad. Martin).
  3. xlv, 3 ss. (Trad. Martin).
  4. Jo. xiv, 2 : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père ».