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calm avait reçu une éducation soignée ; en même temps qu’il était versé dans tous les arts de la guerre, il parlait le langage d’Homère. Laborieux à l’excès, juste, désintéressé, confiant dans sa fortune, prompt dans l’action, Montcalm semblait être né pour achever des entreprises hardies et dangereuses. Il supportait admirablement la faim et le froid ; sans jamais songer à lui-même, il ne s’occupait que de ses soldats et les Peaux Rouges l’admiraient et l’aimaient pour ces qualités. Enfin, au milieu de la corruption de l’époque, il n’eut jamais en vue que le bien public.

À Québec, il tombe frappé par une balle ennemie, tandis qu’il s’occupe de rallier ses troupes à demi vaincues pour recommencer le combat.

Le chirurgien lui prédit sa mort prochaine ; il ne s’occupe que de son armée ; il pourvoit à sa sûreté avant de songer à mourir. Puis lorsqu’il a accompli cette tâche, il congédie son entourage « pour pouvoir passer la nuit avec Dieu seul, » et ses dernières pensées sont pour la France et ses soldats.

Quel abîme n’y a-t-il pas entre ce héros et celui qui ose insulter à sa mémoire ! mais il en a toujours été ainsi : le génie n’est jamais insulté que par la médiocrité.