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térieur que par un rocher fortifié, revêtu de palissades assurées par des monceaux de pierres. La garnison en était de dix-sept cens hommes, et rafraîchissait sans cesse celle du fort. La principale défense de ce retranchement consistait dans son assiette qui dominait tous les environs, et qui n’était accessible à l’artillerie que du côte de la place, à raison des montagnes et des marais qui en bordaient les différentes avenues. Tel était le fort George, selon les connaissances que j’ai prises sur les lieux après la reddition de la place ; il n’était pas possible de l’investir et de lui boucher entièrement tous les passages. Six mille français ou canadiens et dix-sept cens sauvages, qui fesaient toutes nos forces, ne répondaient point à l’immensité du terrain qu’il aurait fallu embrasser pour y parvenir. À peine vingt mille hommes auraient-ils pu y suffire. Les ennemis jouirent donc toujours d’une porte de derrière pour se glisser dans les bois, ce qui aurait pu leur servir d’une utile ressource, s’ils n’avaient pas eu en tête des sauvages ; mais rarement échappe-t-on de leur mains par cette voie. Leurs quartiers étaient d’ailleurs placés sur le chemin Lydis, fort au voisinage des bois, et où ils battaient si souvent l’estrade, que ç’aurait été bien aventurer sa vie que d’y chercher un asile. À peu de distance étaient logés les canadiens postés sur le sommet des montagnes, et toujours à portée de leur donner la main. Enfin les troupes réglées venues de France, à qui pro-