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massacré sans miséricorde ; tout fut haché en pièces. Ceux qui avaient déjà gagné les bois, n’eurent pas un meilleur sort. Les bois sont l’élément des sauvages ; ils y coururent avec la légèreté des chevreuils. Les ennemis y furent joints et coupés par morceaux. Cependant les Outaouacks voyant qu’ils n’avaient plus affaire à des combattans, mais à des gens qui se laissaient égorger sans résistance, pensèrent à faire des prisonniers. Le nombre en monta à cent cinquante-sept, celui des morts à cent trente-un ; douze seulement furent assez heureux pour échapper à la captivité et à la mort. Les berges, les équipages, les provisions, tout fut pris et pillé. Pour cette fois, monsieur, vous vous attendez, sans doute, qu’une victoire si incontestable nous coûta cher. Le combat se donna sur l’eau, c’est-à-dire, dans un lieu tout-à-fait découvert ; l’ennemi n’y fut pas pris au dépourvu. Il eut tout le temps de faire ses dispositions ; il combattait de plus de haut-en-bas, pour ainsi dire ; du haut de ses berges, il déchargeait la mousqueterie sur de faibles canots d’écorces, qu’un peu d’adresse, ou plutôt qu’un peu de sang-froid aurait aisément fait submerger avec tous ceux qui les défendaient. Cela est vrai : cependant un succès si complet fut acheté au prix d’un seul sauvage blessé, dont le poignet fut démis par un coup de feu.

Tel fût le sort du détachement de l’infortuné M. Copperelh, qui en était le commandant, et que le bruit général dit avoir péri sous les