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même temps, que ma tente serait ouverte eu tout temps et à tout le monde, et que je serais toujours prêt, au péril même de ma vie, de leur fournir les secours qu’exigeait mon ministère. Mes offres furent acceptées. Une partie me donna la consolation de les voir s’approcher du Tribunal de la Pénitence. J’en disposai quelques-uns à la réception de l’auguste Sacrement de nos Autels. Ce fut le dimanche suivant, vingt-quatrième de juillet, qu’ils jouirent de ce bonheur. Je n’oubliai rien pour donner à cette action le plus d’éclat qu’il m’était possible. Je chantai solennellement la Messe, pendant laquelle je leur fis la première exhortation Abnakise que j’aie faite dans les formes. Elle roula sur l’obligation où ils étaient de faire honneur à leur religion par leur conduite, en présence de tant de nations idolâtres, qui, ou ne la connaissaient pas, ou blasphémaient, et qui avaient les yeux attachés sur eux. Les motifs les plus propres à faire impression, je tâchai de les présenter sous des couleurs frappantes ; je n’oubliai pas de leur rappeler les périls inséparables de la guerre, que leur courage et leur valeur ne servait qu’à multiplier. Si l’attention de l’auditeur et un maintien modeste décidait du fruit d’un discours, j’aurais eu tout lieu de me féliciter de mes faibles efforts. Ces exercices nous menèrent bien avant dans la matinée, mais le sauvage ne compte pas les momens qu’il donne à la religion ; il se montre avec décence et avec empressement dans nos Temples. Les