IV
LE MASSACRE AU FORT GEORGE
On vient de lire le récit du capitaine Carver, témoin oculaire : l’impartialité de l’histoire exige que l’on place en regard le compte-rendu par un savant jésuite, aussi témoin oculaire. La lettre que l’on va lire et qui a paru dans le Canadien en 1808 est si éloquente, si pleine de sentiments honorables à l’humanité, que je me dispenserai d’aucun préambule.
Je partis le 12 de juillet de Saint François, principal village de la mission Abnakise, pour me rendre à Montréal ; le motif de mon voyage était uniquement de conduire à M. le Marquis de Vaudreuil une députation de vingt Abnakis, destinés à accompagner le Père Virot, qui est allé essayer de fonder une nouvelle mission chez les Loups d’Oyo ou de la belle rivière. La part que je puis avoir dans