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avait été désapprouvée par la généralité de ses compatriotes.

Je n’en mentionnerai qu’un exemple fourni par une personne témoin du fait. Un négociant canadien, assez considéré, ayant appris la reddition du fort anglais, célébra l’événement par de grandes réjouissances et par des banquets, comme c’est la coutume du pays. Mais dès que la nouvelle du massacre lui parvint, il fit cesser les fêtes et se répandit en censures amères contre la permission inhumaine qui avait été accordée, déclarant que ceux qui y avaient connivé avaient attiré sur cette partie des domaines du roi, la vengeance céleste, ajoutant qu’il craignait fort que la perte du pays ne s’ensuivit. Avec quelle exactitude cette prédiction s’est accomplie, nous le savons tous. »

Tel est le texte d’une des principales pièces sur laquelle les historiens anglais et américains se fondent pour dénigrer la mémoire du chevaleresque rival de Wolfe. Pour avoir les deux côtés de ce qui se passa à la mémorable capitulation du Fort George, il faut lire la lettre du missionnaire abénaquis, le collègue de l’abbé Picquet, qui accompagna l’armée française : j’ose, croire, monsieur le rédacteur, que vous trouverez place dans vos colonnes, pour cette magnifique lettre qui fait