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que la justesse des mouvements pouvant être nettement contrôlée, le critérium se trouve désormais déplacé : la quantité des mouvements réalisés n’aura de valeur effective qu’en raison de leur qualité.

Devant les phénomènes de l’art nous sommes tous atteints d’un défaut chronique : le manque de développement de l’ouïe. S’il n’en était ainsi, ces erreurs tactiles auraient été reconnues de longue date, car elles s’entendent toutes bien mieux qu’elles ne voient, mais encore faut-il avoir l’ouïe suffisamment développée pour les entendre, ce qui est rarement le cas. Il fallait donc nous renseigner par un autre moyen sur les erreurs tactiles commises par l’étude usuelle du piano.

Ce moyen, les empreintes nous le fournissent, car les erreurs tactiles que les pianistes n’ont pu entendre, les empreintes de leurs contacts sont destinées à les leur rendre visibles. Ils pourront se rendre compte qu’ils n’auront vaincu les difficultés de l’exécution d’une œuvre musicale que lorsque leurs contacts ne se déformeront pas à mesure que la complication des traits augmente. Ce problème est résolu par les empreintes fig. 22, fig. 23 et fig. 24 qui prouvent que l’exécutant n’a pas plus de difficulté à jouer des intervalles complexes qu’à jouer ut, , mi, fa, sol.

Voici enfin la difficulté de l’exécution musicale présentée de façon à évoquer un perfectionnement réel du mécanisme qui est non seulement le signe certain de la beauté de la sonorité de l’exécutant, mais du caractère