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écriture est devenue plus fine. Ce fait prouve que l’affinement des mouvements est limité par le caractère initial des impulsions dont ils dérivent ; car c’est par certaines modifications de direction des tracés que nous formons des lettres, mais nous ne pouvons modifier ces directions que proportionnellement au nombre de fractions invisibles dont ces tracés se composent. L’observation de faits si minimes offre un réel intérêt, parce qu’elle nous aide à pénétrer des phénomènes qui restent habituellement cachés.

En ce qui concerne la sensibilité des attouchements réalisés, nous avons reconnu que, contrairement à ce qui se passe dans les réseaux télégraphiques, il n’existe pas, entre les extrémités tactiles et les centres nerveux, de parcours d’égale durée. Nous voyons maintenant un autre phénomène également en désaccord avec le fonctionnement de nos télégraphes, car nous ne connaissons pas de fils télégraphiques qui par le fait de partir simultanément de points différents pour la même station centrale s’influencent de manière à ce que chacun arrive respectivement plus vite.

Pour élucider ces problèmes, il faudrait pouvoir calculer dans quelle mesure les divers mouvements collectifs des doigts influencent l’activité de chaque doigt en particulier. Vu la sensibilité si étonnamment diversifiée de l’appareil tactile, ces calculs, s’ils pouvaient se faire nous dévoileraient des rapports d’une extrême complexité.

Le fait de l’existence de ces rapports peut nous guider dans l’étude des sensations, et nous permettre d’ap-