Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
le mécanisme du toucher

en modifiant quatre fois la manière de tenir le porte-plume, nous le tenons, I avec le pouce et l’index, II avec le pouce, l’index et le médius, III avec les quatre premiers doigts, IV avec les cinq doigts, nous constatons qu’au lieu de produire quatre écritures également fines, les dimensions se rapetissent à mesure que nous augmentons le nombre des contacts. Pour que ce phénomène se produise, les doigts non employés doivent être respectivement isolés, et les mouvements très légers, ni lents, ni rapides, doivent se faire sans effort aucun.

Ces quatre poses fournissent quatre discriminations d’impressions tactiles dont le nombre est en rapport avec la dimension des caractères de l’écriture.

Ces rapetissements graduels s’observent également si nous traçons de petits cercles avec les mêmes quatre poses de doigts et les mêmes mouvements du moindre effort.

Dans ces modifications minimes des contacts, l’idée de calculs réalisés se présente tout naturellement à l’esprit, car les dimensions de l’écriture se sont amoindries parce que le caractère du tracé s’est modifié ; or une modification de tracé ne s’explique que par la modification du nombre des impulsions dont il se compose.

Dans notre écriture réalisée par le croisement de l’index et du médius, nous avons été frappé par l’existence de fractions nettement visible. Mais les fractions subsistent à l’état invisible dans les tracés de toute écriture normale, et c’est parce que dans les quatre poses successives ces fractions ont été rapetissées que notre