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qui ne tend pas vers ce but est regrettable parce qu’il amène l’impuissance dans l’action, espèce de contresens que toute éducation digne de ce nom devrait éviter. Nous touchons ici à des problèmes peu explorés, mais ils devraient d’autant plus éveiller l’attention de ceux que le progrès intéresse. On ne peut atteindre de nouveaux résultats sans se servir de nouveaux moyens. Or, ces moyens existent. Les diversifications tactiles révélées par les empreintes témoignent hautement contre l’inconscience des mouvements cultivée par l’étude usuelle du piano.

Chaque fois que nous avons été frappée par l’amélioration de la sonorité dans l’exécution d’une œuvre, nous avons constaté par l’analyse des empreintes qu’elle correspondait à une amélioration des contacts. Quant à la diversification des mouvements glissés ou roulés de l’attaque, ils agissent toujours à la fois sur les contacts et sur la sonorité. Il en est de même des différentes positions de main qui doivent être acquises par le pianiste en vue d’utiliser la sensibilité tactile conformément aux lois de l’esthétique, et d’élever, par la localisation des contacts, les ressources de l’exécution à la hauteur de la tâche artistique à accomplir. Ces nouveaux moyens ne peuvent être acquis sans un perfectionnement réel de l’appareil tactile. La nécessité de développer les sensations des mouvements qui permettent de distinguer les rapports des contacts s’impose.

Les explications que nous avons pu donner au sujet des empreintes ne sont encore, devant l’ensemble des phéno-