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sonorité évoquée. Cela ne veut nullement dire que nous arrivions à dissocier nos mouvements en nous appliquant à produire beaucoup de son. Le problème de la dissociation est tout à fait indépendant du problème de la sonorité ; nous avons même reconnu qu’il importe que l’étude des mouvements se fasse toujours en réduisant de plus en plus à un minimum la quantité de son à produire par les attaques. La locution : « il tape comme un sourd » serait applicable à ceux qui étudient mal. C’est en écoutant des sons faibles qu’on affine son oreille : il est donc admissible qu’en étudiant fort on devienne de moins en moins apte à entendre finement, c’est-à-dire à devenir musicien.

Comme la finesse de diversification des mouvements correspond chez l’exécutant au perfectionnement de l’audition, l’obéissance de son appareil tactile doit être de nature à lui permettre de réaliser isolément avec chaque doigt les mouvements qu’on ne réalise habituellement qu’en associant les autres doigts.

Le perfectionnement à acquérir consiste donc avant tout dans l’éducation de l’immobilité qui, lorsqu’elle est faite par certains exercices non adaptés au clavier, peut agir avec une efficacité exceptionnelle sur l’indépendance des fonctions des doigts.

EXERCICES DES MOUVEMENTS CIRCULAIRES

Exercice des deux index. En contractant préalablement les doigts des deux mains, tenues les paumes se