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vii
préface

une œuvre à première vue, mais la jouer très rapidement par cœur et la retenir longtemps, car cet ensemble de faits est la conséquence des mouvements qu’il réalise. Ces différences initiales expliquent aussi pourquoi un mauvais exécutant défigure une œuvre musicale jouée à première vue ou non, qu’il la retient par cœur par des procédés anti-artistiques et l’oublie s’il ne la rejoue pas souvent. Ces faits sont la conséquence des mouvements qu’il réalise et qui diffèrent absolument de ceux réalisés par un pianiste dont le jeu est musical et la sonorité harmonieuse.

Ces vérités établies, l’affinement des sensations et des mouvements s’impose dans l’étude d’art : on ne peut instruire dans le vrai sens du mot sans faire penser les mouvements exécutés et les sons évoqués. Pour exercer cette puissance suggestive, il est nécessaire de perfectionner l’organisme par le perfectionnement de l’appareil tactile.

Ce perfectionnement peut s’acquérir : 1o  par l’étude des mouvements basés sur le développement de la force statique des muscles : l’immobilité ; 2o  par l’analyse du mécanisme du toucher