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histoire d’abdallah de la terre…
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— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ta pêche s’est échappée d’entre tes mains, ô pêcheur ! » Mais, à l’instant même, le Maritime apparut hors de l’eau, tenant quelque chose au-dessus de sa tête, et vint se poser sur le rivage à côté du Terrien. Et les deux mains du Maritime étaient pleines de perles, de corail, d’émeraudes, d’hyacinthes, de rubis et de toutes les pierreries. Et il tendit le tout au pêcheur et lui dit : « Prends cela, ô mon frère Abdallah, et excuse-moi du peu. Car, cette fois, je n’ai point de panier pour te le remplir ; mais la prochaine fois tu m’en apporteras un, et je te le rendrai plein de ces fruits de la mer ! » À la vue des gemmes précieuses, le pêcheur se réjouit extrêmement. Et il les prit, et après les avoir fait couler entre ses doigts en s’en émerveillant, il les cacha dans son sein. Et le Maritime lui dit : « N’oublie pas notre pacte ! Et reviens ici tous les matins, avant le lever du soleil ! » Et il prit congé de lui et s’enfonça dans la mer.

Quant au pêcheur, il revint en ville transporté de joie, et commença d’abord par passer devant la boutique du boulanger qui lui avait été si bienfaisant