Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… il fut à la limite de la stupéfaction en remarquant que le zebb du gros garçon atteignait à peine le volume d’une noisette. Et, voyant cela, il se mit à se lamenter en son âme, et à frapper ses mains l’une contre l’autre, en s’arrêtant tout court dans le massage qu’il faisait.

Lorsque le jeune garçon vit le masseur en proie à un tel chagrin et sa mine bouleversée de désespoir, il lui dit : « Qu’as-tu, ô masseur, à te lamenter ainsi au dedans de ton âme et à frapper tes mains l’une contre l’autre ? » Il répondit : « Hélas ! mon seigneur, mon désespoir et mes lamentations sont à ton sujet ! Car je vois que tu es affligé du plus grand malheur dont un homme puisse être atteint ! Tu es jeune, dodu et beau, et tu possèdes toutes les perfections de corps et de visage, et tous les bienfaits dispensés par le Rétributeur à ceux qu’Il élit. Mais justement tu manques de l’instrument de délices, celui sans lequel on n’est pas un homme et on n’a pas les apanages de la virilité qui donne et reçoit ! Est-ce que la vie serait la vie, sans le zebb et tout ce qui s’en suit ? » À ces paroles, le fils du vizir baissa tristement la tête et répondit : « Mon oncle,