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anecdotes morales… (les trois souhaits)
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la perfection de l’homme et ses délices résident dans sa virilité, et que l’homme ne peut être parfait s’il est chaste, eunuque ou impuissant. Par conséquent, plus le zebb de l’homme est considérable, plus sa virilité est grande et le fait s’acheminer dans la voie de la perfection. Prosterne-toi donc humblement devant la face du Très-Haut, et dis : « Ô Bienfaiteur, ô Généreux, fais grossir mon zebb jusqu’à la magnificence ! » Et l’homme se prosterna et, tournant ses paumes vers le ciel, dit : « Ô Bienfaiteur, ô Généreux, fais grossir mon zebb jusqu’à la magnificence ! »

Or, à peine ce désir avait-il été formulé, qu’il fut exaucé, et au delà, à l’heure et à l’instant. Car aussitôt le saint homme vit son zebb se gonfler et se magnifier, tellement qu’on l’eût pris pour une calebasse reposant entre deux grosses citrouilles. Et le poids de tout cela était si considérable qu’il obligeait son propriétaire à se rasseoir quand il se levait, et à se lever quand il se couchait.

Aussi l’épouse fut si terrifiée à cette vue qu’elle s’échappait par la fuite toutes les fois que l’appelait à l’essai le saint homme. Et elle s’écriait : « Comment veux-tu que je fasse l’essai de cet outil dont le simple jet est capable de perforer les rochers d’outre en outre ? » Et le pauvre homme finit par lui dire : « Ô femme exécrable, que me faut-il faire de cela maintenant ! C’est ton œuvre, ô maudite ! » Elle répondit : « Le nom d’Allah sur moi et autour de moi ! Prie sur le Prophète, ô vieillard à l’œil vide ! Moi, par Allah ! je n’ai point besoin de tout cela, et ne t’ai point dit d’en demander autant ! Prie donc le ciel