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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT UNIÈME NUIT

Elle dit :

… la pâte épilatoire expérimentée d’ailleurs sur le haut des poils du bas du grand-vizir ! Et Abou-Sir, les larmes aux yeux, répondit : « Ouallah ! ô roi du temps, moi je ne connais point le roi des Nazaréens, et de ma vie je n’ai foulé le sol du pays des Nazaréens. Mais la vérité, la voici ! » Et il raconta au roi comment le teinturier et lui s’étaient engagés par serment, après lecture de la Fatiha du Livre, de s’entr’aider mutuellement, comment ils étaient partis ensemble, et toutes les ruses et tous les tours que lui avait joués le teinturier, y compris le traitement de la bastonnade qu’il lui avait fait subir, et la recette de la pâte épilatoire qu’il lui avait lui-même donnée. Et il ajouta : « En tout cas, ô roi, cette pâte épilatoire, appliquée sur la peau, est une chose infiniment excellente ; et elle ne devient poison que si on l’avale. Dans mon pays les hommes et les femmes ne se servent que de cela, au lieu du rasoir, pour se faire tomber en tout confort leurs poils du bas ! Quand aux tours qu’il m’a joués et au traitement qu’il m’a fait subir, le roi n’aura qu’à faire appeler le portier du khân et les apprentis de la