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histoire d’abou-kir et d’abou-sir
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MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … et prends un bain qui te soit plein de délices et de rafraîchissement ! » Et Abou-Kir lui demanda : « Et d’où t’est venue cette félicité ? » Il répondit : « Celui qui t’a ouvert les portes de la prospérité me les a ouvertes également ! » Et il lui raconta son histoire depuis le jour où il avait reçu la bastonnade par ses ordres. Mais il n’y a aucune utilité à la répéter. Et Abou-Kir lui dit : « Ma joie est extrême d’apprendre la faveur dont tu jouis auprès du roi. Je vais m’employer de façon à ce que cette faveur augmente encore, en racontant au roi que tu es mon ami de toujours. » Mais l’ancien barbier répondit : « À quoi bon l’intervention des créatures dans les arrêts du destin ? Allah seul tient dans ses mains les faveurs et les disgrâces ! Quant à toi, hâte-toi de te déshabiller et d’entrer au hammam jouir des bienfaits de l’eau et de la propreté ! » Et il le conduisit lui-même dans la salle réservée et, de ses propres mains, il le frotta, le savonna, le massa et le travailla jusqu’à la fin, ne voulant laisser ce soin à aucun de ses aides. Puis il le fit monter sur l’estrade de la salle fraîche, et lui servit lui-même les sorbets et les réconfortants, et cela avec tant d’égards que