d’entre les dents terribles de ces jeunes ghouls gloutons qu’Allah seul pourrait rassasier ! » Et le roi se mit à rire de ces paroles, et se montra encore très généreux à l’égard d’Abou-Sir ; puis, suivi des grands de son royaume, il sortit du hammam et rentra dans son palais.
Quant à Abou-Sir, il passa cette nuit-là dans sa maison à serrer l’or dans des sacs et à cacheter chaque sac bien soigneusement. Et, pour son train de maison, il avait vingt nègres, vingt jeunes garçons et quatre adolescentes…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME NUIT
Elle dit :
… vingt nègres, vingt jeunes garçons et quatre adolescentes.
Le lendemain, Abou-Sir fit crier dans toute la ville par les crieurs publics : « Ô créatures d’Allah, accourez tous prendre un bain au hammam du sultan ! Pendant trois jours on ne paiera pas ! » Et il y eut une foule énorme qui, durant trois jours, se précipita prendre pour rien un bain au hammam nommé Hammam du Sultan. Mais dès le matin du quatrième jour Abou-Sir s’installa lui-même derrière la