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histoire d’abou-kir et d’abou-sir
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rés à la neige hachée, il demanda à Abou-Sir…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… pour boire les sorbets à la neige hachée, il demanda à Abou-Sir : « Et combien estimes-tu que vaut un tel bain, et quel prix penses-tu faire payer ? » Il répondit : « Le prix que fixera le roi ! » Il dit : « Moi, je fixe un tel bain à mille dinars, pas moins ! » Et il fit compter mille dinars à Abou-Sir, et lui dit : « Et désormais tu feras payer mille dinars à chaque client qui viendra prendre un bain dans ton hammam ! » Mais Abou-Sir répondit : « Pardon, ô roi du temps ! Tous les gens ne sont pas égaux ! Les uns sont riches et les autres sont pauvres. Si donc je voulais prendre de chaque client mille dinars, le hammam ne ferait plus rien et fermerait, car il n’est pas au pouvoir du pauvre de payer pour un bain mille dinars ! » Le roi demanda : « Comment alors penses-tu faire ? » Il répondit : « Pour ce qui est du prix, je le laisserai à la générosité du client ! Chacun de la sorte payera selon ses moyens et la générosité de son âme ! Et le pauvre ne donnera que ce qu’il pourra donner. Quant à ce prix de mille dinars, c’est