izar et à jeter sur sa tête et son visage la légère voilette de soie, pour être prête à se présenter. Et Khalife la prit par la main et l’introduisit, ainsi voilée, dans la salle, qui s’émut de sa démarche royale.
Et, après qu’elle eut embrassé la terre entre les mains du khalifat, qui ne pouvait deviner qui elle était, elle s’assit non loi de lui, harmonisa les cordes de son luth, et préluda par un jeu qui ravit en extase tous les auditeurs. Puis elle chanta :
« Le temps ramènera-t-il jamais à notre amour ceux que nous aimons ? Ah ! douce union des amants, te goûterai-je encore ?
Ô charme des nuits dans la demeure amoureuse, ô charme de mes nuits ! Sans ton espoir vivrais-je encore ? »
En entendant cette voix de jadis, dont les accents lui étaient si connus…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CINQ CENT SOIXANTE-SEIZIÈME NUIT
Elle dit :
… En entendant cette voix de jadis, dont les accents lui étaient si connus, le khalifat, dans une émotion