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histoire de khalife et du khalifat
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sur toi à cause de ton achat ! » Et Khalife vida sa ceinture, qui contenait juste cent dinars et un dinar, entre les mains du crieur ; et la vente se fit du plein consentement mutuel des deux parties. Et le coffre devint dès lors la propriété de Khalife le pêcheur.

Alors tous les portefaix du souk, voyant la vente conclue, se précipitèrent sur le coffre en bataillant à qui réussirait à le porter, moyennant salaire. Mais cela ne faisait point l’affaire du malheureux Khalife qui s’était dépouillé, pour cet achat, de tout l’argent qu’il possédait, et qui n’avait plus sur lui de quoi acheter un oignon ! Et les portefaix continuèrent à se battre en s’arrachant le coffre à qui mieux mieux, jusqu’à ce que les marchands fussent intervenus pour les séparer et eussent dit : « C’est le portefaix Zoraïk qui est arrivé le premier ! C’est donc à lui que revient la charge ! » Et ils chassèrent tous les portefaix, à l’exception de Zoraïk et, malgré les protestations de Khalife qui voulait porter lui-même le coffre, ils chargèrent le coffre sur le dos du portefaix, et lui dirent de suivre, avec sa charge, son maître Khalife. Et le portefaix, avec le coffre sur le dos, se mit à marcher derrière Khalife…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-DIXIÈME NUIT

Elle dit :