Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.
292
les mille nuits et une nuit

la présence du grand-vizir Giafar, qui sortait de chez le khalifat…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il mit la main dans sa poche pour prendre de l’argent et le lui donner, lorsqu’un cri annonça la présence du grand-vizir Giafar, qui sortait de chez le khalifat. Aussi les eunuques, les esclaves et les jeunes mamelouks se levèrent pour se ranger sur deux lignes ; et Sandal, auquel le vizir fit signe de la main qu’il avait à lui parler, laissa là le pêcheur, et se rendit en toute hâte aux ordres de Giafar. Et tous deux se mirent à causer longuement, en se promenant de long en large.

Lorsque Khalife vit que l’eunuque tardait à revenir près de lui, il crut que c’était une ruse de sa part pour ne pas le payer, d’autant plus que l’eunuque semblait l’avoir complètement oublié et ne s’inquiéter pas plus de sa présence que s’il n’existait pas. Alors il se mit à s’agiter et à faire des gestes de loin à l’eunuque, qui voulaient dire : « Reviens donc ! » Mais comme l’autre n’y prêtait aucune attention, il lui cria, d’un ton ironique : « Ô mon