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histoire de khalife et du khalifat
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ce filet par un bout, jette-le sur ton bras de telle manière, et lance-le à l’eau de telle autre manière ! » Et Al-Rachid fit appel dans son cœur à tout le courage dont il se sentait capable et, ayant exécuté ce que lui ordonnait Khalife, jeta le filet à l’eau et, au bout de quelques instants, voulut le retirer ; mais il le trouva si pesant, qu’il ne put y arriver tout seul, et Khalife fut obligé de l’y aider ; et, à eux deux, ils le ramenèrent sur le rivage, tandis que Khalife criait à son aide : « Ô clarinette de mon zebb, si par malheur je trouve mon filet déchiré ou endommagé par les pierres du fond, je t’encule ! Et, de même que tu m’as pris mes vêtements, je te prendrai ta mule ! » Mais, heureusement pour Haroun, le filet fut trouvé intact et rempli de poissons de la plus grande beauté ! Autrement Haroun aurait certainement passé par le zebb du pêcheur, et Allah seul sait comment il aurait pu supporter une telle charge. Or, il n’en fut rien ! Au contraire, le pêcheur dit à Haroun : « Ô clarinette, tu es bien laid, et ta figure ressemble à mon derrière, exactement ; mais, par Allah ! si tu fais bien attention à ton nouveau métier, tu seras un jour un pêcheur extraordinaire…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :