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les mille nuits et une nuit

et des jours et qui engloutit avec borborygmes et gargouillements ; et les bouchées venaient en aide aux bouchées pour les pousser dans les portes du gosier ; et le morceau entrait avant que le précédent fût descendu ; et les yeux du teinturier s’écarquillaient sur chaque morceau comme les yeux d’un ghoul, et le cuisaient de leurs éclairs en le brûlant ; et il soufflait et meuglait comme le bœuf qui beugle devant les fèves et le foin.

Sur ces entrefaites, apparut un marin qui dit au barbier : « Ô maître du métier, le capitaine te dit : « Amène ton compagnon et viens pour le dîner ! » Alors Abou-Sir demanda à Abou-Kir : « Te décides-tu à m’accompagner ? » Il répondit : « Moi je n’ai point la force de marcher ! » Et le barbier s’en alla seul et vit le capitaine assis par terre devant une large nappe sur laquelle se trouvaient vingt mets de différentes couleurs, ou même davantage ; et l’on n’attendait que son arrivée pour commencer le repas auquel étaient également invités diverses personnes du bord. Et, le voyant seul, le capitaine lui demanda…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :