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histoire de khalife et du khalifat
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— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT CINQUANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et ne l’épargnez pas ! » Et aussitôt les serviteurs lui tombèrent dessus à coups de bâton, et ne cessèrent de le frapper que lorsqu’il eut roulé jusqu’au bas des marches de la boutique ! Et le juif leur dit : « Laissez-le maintenant se relever ! » Et Khalife se releva debout sur ses pieds, malgré les coups reçus, comme s’il n’avait rien senti ! Et le juif lui demanda : «  Veux-tu maintenant me dire le prix que tu prétends recevoir pour ton poisson ? Je suis prêt à te le donner, pour en finir ! Et songe au traitement guère enviable que tu viens de subir ! » Mais Khalife se mit à rire et répondit : « N’aie aucune crainte à mon sujet, ô mon maître, pour ce qui est des coups de bâton ; car, moi, je puis supporter autant de coups que peuvent en manger dix ânes à la fois ! Je n’en suis guère impressionné. » Et le juif se mit également à rire de ces paroles, et lui dit : « Par Allah sur toi ! dis-moi ce que tu désires, et, moi, je te le jure par la vérité de ma foi, je te l’accorderai ! » Alors Khalife répondit : « Je te l’ai déjà dit ! Je ne te demande pour ce poisson que deux paroles seulement ! Et ne va pas encore croire qu’il s’agit pour