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histoire de khalife et du khalifat
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« Que portes-tu, ô Khalife ! » Mais il ne leur répondait pas et ne les regardait même pas, et cela tout le long du chemin. Et il arriva de la sorte au souk des changeurs, et il suivit les boutiques une à une jusqu’à ce qu’il fût arrivé à celle du juif. Et il le vit lui-même qui était assis majestueusement au milieu de sa boutique, sur un divan, avec, empressés à son service, des serviteurs en nombre, de tout âge et de toute couleur ; et il avait ainsi l’air d’être un roi du Khorassân ! Et Khalife, après s’être bien assuré qu’il avait affaire au juif lui-même, s’avança jusque entre ses mains, et s’arrêta. Et le juif leva la tête vers lui et, l’ayant reconnu, lui dit : « Aisance et famille, ô Khalife ! Sois le bienvenu…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT CINQUANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Aisance et famille, ô Khalife ! Sois le bienvenu ! Et dis-moi quelle est ton affaire et ce que tu désires. Et si quelqu’un par hasard t’a dit de mauvaises paroles ou t’a froissé ou t’a bousculé, hâte-toi de me le dire afin que j’aille avec toi trouver le wali, et lui demander réparation du tort ou du dommage qu’on t’a causé ! » Il lui répondit : « Non, par la vie de ta