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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT CINQUANTE-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et tu verras de la sorte si je te porte bonheur ! »

Alors Khalife fit ce que le singe venait de lui conseiller, et, ayant jeté ses filets, amena un magnifique poisson, gros comme un mouton, avec des yeux comme deux dinars d’or, et des écailles comme des diamants. Et, glorieux comme s’il était devenu le maître de la terre et de ses dépendances, il vint le porter en triomphe au singe aux beaux yeux qui lui dit : « Tu vois bien ! Maintenant va ramasser de bonnes herbes fraîches, mets en au fond de ton panier, place le poisson dessus, couvre le tout d’une nouvelle couche d’herbes et, nous laissant nous deux, les singes, attachés à cet arbre, prends le panier sur ton épaule et va le porter dans la ville de Baghdad. Et si les passants t’interrogent sur ce que tu portes, ne leur réponds pas un mot. Et tu entreras dans le souk des changeurs, et tu trouveras au milieu du souk la boutique de mon maître Abou-Saada le juif, cheikh des changeurs. Et tu le trouveras assis sur un divan avec un coussin derrière lui, et deux caisses devant lui, l’une pour l’or et l’autre pour l’argent. Et tu trouveras chez lui des