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le fellah d’égypte et ses enfants blancs
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MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT CINQUANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

… et je vis l’ambassadeur des Francs assis à côté de lui, à sa droite.

Alors, moi, j’embrassai la terre entre les mains du sultan Saladin, et je lui dis : « Voici la femme en question ! » Et il se tourna vers mon épouse et lui dit : « Toi, qu’as-tu à dire ? Veux-tu aller dans ton pays avec l’ambassadeur, ou préfères-tu rester avec ton mari ? » Elle répondit : « Moi, je reste avec mon mari, car je suis musulmane et enceinte de lui, et la paix de mon âme n’est pas restée chez les Francs ! » Alors le sultan se tourna vers l’ambassadeur et lui dit : « Tu as entendu ? Mais, si tu veux, parle-lui toi-même ! » Et l’ambassadeur des Francs fit à mon épouse des remontrances et des admonestations, et finit par lui dire : « Préfères-tu rester avec ton mari le musulman, ou retourner auprès du chef-cavalier Un Tel, le Franc ? » Elle répondit : « Moi, je ne me séparerai pas de mon mari l’Égyptien, car la paix de mon âme est chez les musulmans ! » Et l’ambassadeur, bien contrarié, frappa du pied et me dit : « Emmène alors cette femme ! » Et moi je pris ma femme par la main et sortis avec elle de l’audience. Et soudain, l’ambassadeur nous rappela et me dit :