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le fellah d’égypte et ses enfants blancs
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MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT CINQUANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… je m’apprêtais à les porter à la vieille, quand soudain j’entendis le crieur public qui criait : « Ho ! compagnie des musulmans, vous qui demeurez pour vos affaires dans notre ville, sachez que la paix et la trêve que nous avons conclues avec vous est terminée. Et il vous est donné une semaine pour mettre ordre à vos affaires et quitter notre ville et rentrer dans votre pays ! »

Alors moi, entendant cet avis, je me hâtai de vendre ce qui me restait de lin, je rassemblai l’argent qui me revenait sur ce que j’avais donné à crédit, j’achetai des marchandises bonnes à vendre dans nos pays et royaumes et, quittant la ville d’Acre, je partis, avec, dans le cœur, mille peines et regrets de cette fille chrétienne qui s’était emparée de mon esprit et de ma pensée.

Or, j’allai à Damas, en Syrie, où je vendis ma marchandise d’Acre avec de grands bénéfices et profits, du fait des communications interrompues par la reprise d’armes. Et je fis de très belles affaires commerciales et, avec l’aide d’Allah (qu’il soit exalté !) tout prospéra entre mes mains. Et je pus de la sorte faire, avec grand profit, le commerce en grand des