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les mille nuits et une nuit

toutes ses recherches étaient vaines, il revint dans son ancienne résidence mettre la reine Sauterelle, sa mère, au courant de tout ce qui venait de se passer. Puis il lui demanda : « Ô ma mère, où est mon neveu le roi Sourire-de-Lune ? » Elle répondit : « Je ne sais pas ! Il doit être en promenade avec ses cousines. Mais je vais envoyer tout de suite le chercher ! » Et comme elle disait ces paroles, les cousines entrèrent, et il n’était pas avec elles. Et on l’envoya chercher partout, mais, bien entendu, nulle part on ne le trouva. Alors la douleur du roi Saleh, de la grand’mère et des cousines fut extrême ; et ils se lamentèrent et pleurèrent beaucoup. Puis Saleh, la poitrine rétrécie, fut bien obligé d’envoyer prévenir de la chose sa sœur la reine Fleur-de-Grenade la marine, mère de Sourire-de-Lune.

Et Fleur-de-Grenade, à la limite de l’affolement, se hâta de plonger dans la mer et de courir au palais de Sauterelle, sa mère. Et, après les embrassades et les pleurs premiers, elle demanda : « Où est mon fils, le roi Sourire-de-Lune ? » Et la vieille mère, après de longs préambules, et des silences pleins de larmes, et, au milieu des sanglots des cousines assises en rond, raconta à sa fille toute l’histoire depuis le commencement jusqu’à la fin. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter. Puis elle ajouta : « Et ton frère Saleh, qui a été proclamé roi à la place de Salamandre, a eu beau faire partout des recherches, il n’a pu encore retrouver les traces pas plus de notre fils Sourire-de-Lune que de la princesse Gemme, fille de Salamandre ! »

Lorsque Fleur-de-Grenade eut entendu ces paroles,