ves, et se précipitèrent en un seul bloc derrière le prince Saleh dans la salle du trône…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CINQ CENT QUARANTIÈME NUIT
Elle dit :
… Alors les mille guerriers sautèrent de leurs chevaux, dégainèrent leurs glaives, et se précipitèrent en un seul bloc derrière le prince Saleh dans la salle du trône.
Quant au roi Salamandre, lorsqu’il vit entrer avec fracas ce torrent subit de guerriers ennemis qui se répandaient comme les ténèbres de la nuit, il ne perdit point contenance et cria à ses gardes : « Sus à ce bouc des lâches et à son troupeau ! Et que vos sabres soient plus proches de leurs têtes que leur salive n’est proche de leurs langues ! »
Et aussitôt les gardes poussèrent leur cri de guerre : « Ya-lé-Salamandre ! » Et les guerriers de Saleh poussèrent leur cri de guerre : « Ya-lé-Saleh ! » Et les deux partis se ruèrent et s’entrechoquèrent comme les flots de la mer tumultueuse ! Et le cœur des guerriers de Saleh était plus ferme que le roc, et leurs sabres tournoyants se mirent à accomplir les arrêts du destin ! Et Saleh le valeureux,