Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
les mille nuits et une nuit

présenta devant le roi et embrassa la terre entre ses mains. Et le roi lui demanda : « Parle, ô Saleh ! Que souhaites-tu ? » Il répondit : « Ô roi du temps, en vérité nous sommes les noyés de tes faveurs, mais nous venons te demander la permission de partir, car notre âme souhaite vivement de revoir notre patrie, nos parents et nos demeures, depuis si longtemps que nous en sommes éloignés ! Et puis un séjour trop prolongé sur terre est nuisible à notre santé, car nous sommes habitués au climat sous-marin…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT TRENTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … un séjour trop prolongé sur terre est nuisible à notre santé, car nous sommes habitués au climat sous-marin ! » Et le roi répondit : « Quel chagrin pour moi, ô Saleh ! » Il dit : « Et pour nous également ! Mais, ô roi, nous reviendrons de temps en temps pour te rendre nos hommages et revoir Fleur-de-Grenade et Sourire-de-Lune ». Et le roi dit : « Oui, par Allah ! faites-le, et souvent ! Quant à moi, je suis bien triste de ne pouvoir t’accompagner, ainsi que la reine Sauterelle et mes cousines, dans ton pays de sous-mer, vu que je crains beaucoup l’eau ! » Alors