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les mille nuits et une nuit

et nous font distinguer tous les objets aussi bien quand le soleil fait pénétrer ses rayons jusqu’à nous, que lorsque la lune et les étoiles se mirent dans nos eaux. Quant à notre royaume, il est bien plus vaste que tous les royaumes de la terre, et se trouve divisé en provinces où il y a de grandes villes bien peuplées. Et ces peuples sont, comme sur la terre, suivant les régions qu’ils occupent, de mœurs et de coutumes différentes, et aussi de conformation différente ; les uns sont des poissons ; les autres des demi-poissons, moitié humains, avec une queue qui remplace leurs pieds et leur derrière ; et les autres, comme nous, tout à fait des humains qui croient en Allah et en son Prophète, et parlent un langage qui est le même que celui dans lequel est gravée l’inscription du sceau de Soleïmân. Mais pour ce qui est de nos demeures, ce sont des palais splendides, d’une architecture que vous ne pourriez jamais imaginer sur la terre ! Ils sont de cristal de roche, de nacre, de corail, d’émeraude, de rubis, d’or, d’argent et de toutes sortes de métaux précieux et de pierreries, sans parler des perles qui, de quelque grosseur ou de quelque beauté qu’elles soient, ne sont pas bien estimées chez nous, et n’ornent que les demeures des pauvres et des indigents. Enfin, quant à ce qui est de nos moyens de transport, comme notre corps est doué d’une agilité et d’un glissement merveilleux, nous n’avons pas besoin, comme vous autres, de chevaux et de chars, bien que nous en ayons dans nos écuries pour nous en servir seulement dans les fêtes, les réjouissances publiques et les expéditions lointaines. Bien entendu, ces chars sont formés de