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les mille nuits et une nuit

ment de pitié ou d’affection, réponds-moi, dis-moi seulement si oui ou non tu es enceinte, je t’en supplie, par Allah sur toi ! Et qu’ensuite je meure ! »

À ces paroles, la belle esclave, qui, selon sa coutume, avait écouté le roi, les yeux toujours baissés et les mains jointes sur les genoux, dans une pose immobile, soudain, pour la première fois depuis son entrée au palais, eut un léger sourire. Cela seul et rien de plus !

À cette vue, le roi fut dans une telle émotion qu’il crut le palais illuminé en entier par un éclair au milieu des ténèbres. Et il se trémoussa en son âme et exulta et, comme, après un tel signe, il ne doutait plus qu’elle ne consentit à parler, il se jeta aux pieds de l’adolescente et attendit ce moment, les bras levés et les lèvres entr’ouvertes dans l’attitude de la prière.

Et soudain, l’adolescente releva la tête et, souriante, parla ainsi : « Ô roi magnanime, notre suzerain, ô lion valeureux, sache… »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et soudain, l’adolescente releva la tête et, sou-