Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT VINGT-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … mais aucun d’eux ne réussit à enlever de sa tête les douleurs qui la torturaient. Alors moi, qui étais présent dans l’assemblée, je dis au roi : « Ô roi, moi je connais un homme appelé Saadallah le Babylonien, qui n’a point son pareil ou son supérieur dans la connaissance de tels remèdes, sur la face de la terre ! Si donc tu juges à propos de m’envoyer vers lui, fais-le ! » Le roi me répondit : « Va vers lui ! » Je dis : « Donne-moi mille milliers de dinars et un morceau d’écaille rouge d’un rouge foncé ! Et, en plus, un cadeau ! » Et le roi me donna tout ce que je lui demandais, et je partis de l’Inde vers le pays de Babylone. Et là je m’informai du sage Saadallah, et on me guida vers lui ; et je me présentai devant lui et lui remis cent mille dinars et le cadeau du roi ; puis je lui donnai le morceau d’écaille, et, après lui avoir soumis le but de ma mission, je le priai de me préparer une amulette souveraine contre les maux de tête. Et le sage de Babylone employa sept mois entiers à consulter les astres, et finit, au bout de ces sept mois, par choisir un jour faste pour tracer sur le morceau d’écaille ces caractères talismaniques