tesses et les soucis ! Et je dis en mon âme : « Comment, moi qui suis venu ici à travers les mers porteur de mille milliers de dinars d’or avec, en plus, le prix de vente de mes trente navires, ai-je pu dépenser toute cette fortune dans la maison de ce calamiteux vieillard de goudron, pour maintenant en sortir tout nu et le cœur brisé et l’âme humiliée ? Mais il n’y a de recours et de puissance qu’en Allah le Glorieux, le Très-Haut ! » Et comme, plongé dans ces affligeantes pensées, j’étais arrivé sur les bords du Tigre, je vis un navire qui allait descendre vers Bassra. Et je m’embarquai à bord de ce navire, en offrant mes services comme matelot au capitaine, afin de payer mon passage. Et j’arrivai de la sorte à Bassra.
« Là je me dirigeai sans tarder vers le souk, car la faim me torturait, et je fus remarqué…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CINQ CENT VINGT-DEUXIÈME NUIT
Elle dit :
« … Là je me dirigeai, sans tarder, vers le souk, car la faim me torturait, et je fus remarqué par un épicier qui s’approcha vivement de moi et se jeta à mon cou en m’embrassant, et se fit connaître à moi comme un ancien ami de mon père ; puis il m’in-