Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du jeune homme jaune
135

par ton père ! » Elle me dit : « Sache alors que lorsqu’un des clients de la maison s’est ruiné dans la maison, mon père a l’habitude de lui donner l’hospitalité pendant encore trois jours, avec toute la largesse désirable et sans le priver d’aucun des agréments coutumiers ; après quoi il le prie de s’en aller et de ne plus se montrer dans la maison ! Quant à toi, mon chéri, comme dans mon cœur il y a pour toi un grand amour, n’aie aucune crainte à ce sujet, car je vais trouver le moyen de te garder ici aussi longtemps que tu le voudras, inschallah ! J’ai, en effet, toute ma fortune personnelle sous mes propres mains, et mon père en ignore toute l’immensité. Aussi vais-je tous les jours te donner un sac de cinq cents dinars, prix d’une soirée ; et toi tu le remettras à mon père, en lui disant : « Désormais je te paierai les soirées jour par jour ! » Et mon père, te sachant solvable, acceptera cette condition ; et, selon sa coutume, il viendra me remettre cette somme qui m’est due ; et moi de nouveau je te la donnerai afin que tu lui payes une nouvelle soirée ; et il en sera ainsi aussi longtemps qu’Allah le voudra et que tu ne t’ennuieras pas avec moi ! »

« Alors moi, ô mes hôtes, dans ma joie je devins léger comme les oiseaux, et je la remerciai et lui baisai la main ; puis je demeurai avec elle, en ce nouvel état de choses, l’espace d’une année, comme le coq dans le poulailler.

« Or, au bout de ce temps, le sort néfaste voulut que ma bien-aimée, dans un accès de colère, s’emportât contre une de ses esclaves et la frappât douloureusement ; et l’esclave s’écria : « Par Allah ! je