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les mille nuits et une nuit

jusqu’à ce que, à cause de ces dépenses considérables, il ne me restât plus un seul dinar de toutes les richesses que j’avais apportées avec moi du pays d’Oman, ma patrie. Et alors songeant que j’allais bientôt être forcé de me séparer d’elle, je ne pus empêcher mes larmes de couler en fleuves sur mes joues, et je ne sus plus différencier le jour d’avec la nuit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT VINGT-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … je ne pus empêcher mes larmes de couler en fleuves sur mes joues, et je ne sus plus différencier le jour d’avec la nuit. Et elle, me voyant ainsi tout en larmes, me dit : « Pourquoi pleures-tu ? » Je dis : « Ô ma maîtresse, parce que je n’ai plus d’argent, et que le poète a dit :

» La pénurie nous rend étrangers dans nos propres demeures, et l’argent nous donne une patrie à l’étranger !

« C’est pourquoi, moi, ô lumière de mes yeux, je pleure dans la crainte de me voir séparé de toi