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les mille nuits et une nuit

habillée. Et elle me prit par la main, en me souriant, et m’introduisit dans sa chambre qui m’étonna par la richesse de sa décoration et de ses tentures. Et elle me dit : « Bienvenu soit l’hôte charmant…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … Bienvenu soit l’hôte charmant ! » Et après m’avoir servi des mets et des boissons encore plus extraordinaires que la première fois, comme elle avait une très belle voix et savait s’accompagner sur les instruments d’harmonie, elle voulut me griser plus encore que je ne l’étais et, ayant pris un luth persan, elle chanta :

« Ô suaves parfums des terres où s’élève Babylone, allez avec la brise porter un message à ma bien-aimée.

Au loin, en des lieux enchantés, habite celle qui porte le trouble dans l’âme des amants, et les enflamme sans leur accorder le don qui apaise les désirs ! »

« Or moi, ô mes maîtres, je passai le mois entier avec cette fille des Francs, et je dois vous avouer que